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Claude Régy : « La mort sculpte du vivant »

A 93 ans, le metteur en scène présente, dans le cadre du Festival d’automne et au Théâtre de Nanterre-Amandiers, son dernier spectacle, « Rêve et folie », de Georg Trakl.

Propos recueillis par 

Publié le 02 septembre 2016 à 18h21, modifié le 02 septembre 2016 à 18h49

Temps de Lecture 7 min.

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Claude Régy.

Un après-midi de juin chez Claude Régy. L’appartement donne sur les toits et le ciel, au cœur de Paris. Il est clair, calme, épuré. Son propriétaire aime le silence et la lumière. Il s’en nourrit, les laisse venir à lui, le pénétrer, le travailler. Fort de l’enseignement du tao, qu’il a découvert jeune, il sait que du vide naît le plein et que l’immobilité vibre du mouvement de la vie. Tout son théâtre en témoigne, comme il le raconte dans Du régal pour les vautours, le livre qui paraît à l’occasion de Rêve et folie, de Georg Trakl, son nouveau spectacle, le dernier dit-il, qui se donnera à Nanterre-Amandiers à partir du 15 septembre. Avec, seul en scène, le comédien Yann Boudaud, qui l’accompagne depuis longtemps. On peut voir l’acteur dans le DVD qui paraît avec le livre, sous le même titre, Du régal pour les vautours. Signé Alexandre Barry, ce film est un chant d’amour crépusculaire et magnifique. Il a été tourné en grande partie au Japon, où Claude Régy s’est beaucoup rendu ces dernières années. On le voit, toujours élégant, avec ses lunettes, sa casquette, et ce corps qui a arpenté un long chemin. Claude Régy a 93 ans.

Etiez-vous déjà allé au Japon ?

Des choses très secrètes me lient au Japon, même si je suis incapable de dire pourquoi je me sens en étroite communication avec cette civilisation ancienne

Oui, par curiosité, comme beaucoup de gens. J’y avais fait un voyage d’études, il y a une vingtaine d’années. En 2010, Satoshi Miyagi, le directeur du Performing Arts Center de Shizuoka, m’a demandé de venir au Japon avec Ode maritime, de Fernando Pessoa, joué par Jean-Quentin Châtelain. J’ai découvert le Performing Arts Center, qui est un endroit tout à fait exceptionnel, dans la nature, pas loin du mont Fuji. Il y a là plusieurs théâtres. L’un d’eux est construit sous la terre, on descend plusieurs étages pour y parvenir, et il ne ressemble en rien à un théâtre. Il est en bois, parfaitement silencieux et ne peut contenir que très peu de spectateurs, ce qui correspond à mon grand désir de jauge ­réduite, pour accentuer le contact entre le ­public et le spectacle. C’est dans cette architecture, qui nous emmène très loin, que j’ai présenté Ode maritime. Puis Miyagi m’a demandé de faire une création avec la troupe du Performing Arts Center. J’ai choisi Intérieur, de Maeterlinck, dont les Japonais ne connaissent que L’Oiseau bleu. Les acteurs sont entrés dans cette écriture comme chez eux.

C’est peut-être un grand mot, mais est-ce que le Japon vous a inspiré ?

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