Le festival Novart de Bordeaux, 13 ans d’âge, a fait peau neuve. Il a fusionné avec une autre manifestation, Des souris, des hommes, qui était sans doute plus interdisciplinaire, pour devenir le FAB, Festival international des arts de Bordeaux Métropole, lequel s’est ouvert le 1er octobre et se termine samedi 22 octobre – à l’exception de l’exposition « Creative Memory. La Mémoire créative de la révolution syrienne », qui se poursuit jusqu’au 25 octobre.
Pendant ces trois semaines, le FAB a proposé une programmation bien pensée et de bonne tenue, que sa nouvelle directrice Sylvie Violan a voulue « pluridisciplinaire, à la fois internationale et bâtie en lien avec les partenaires locaux, et vraiment ancrée dans la création contemporaine et le monde d’aujourd’hui » – bien dans la tendance actuelle, autrement dit.
Pour Sylvie Violan, directrice du FAB, la programmation est « pluridisciplinaire, à la fois internationale et bâtie en lien avec les partenaires locaux »
Les Bordelais ont ainsi pu voir, au fil de ces trois semaines, La Nuit des taupes, de Philippe Quesne, présenté en avant-première avant le Théâtre des Amandiers de Nanterre, Bovary, de Tiago Rodrigues, Hearing, de l’Iranien Amir Reza Koohestani, Rumeur et petits jours, du Raoul Collectif, ou Corbeaux, de Bouchra Ouizguen.
Sylvie Violan a aussi souhaité placer un accent sur le Moyen-Orient et notamment sur la Syrie. Elle a donc confié la dernière création du festival à deux auteurs de Damas réfugiés à Bordeaux, Amre Sawah et Abdulrahman Khalouf, qui ensemble ont écrit et mis en scène Sous le pont, un spectacle sur l’exil et l’asile qu’ils jouent, vendredi 21 et samedi 22 octobre, sous le pont de l’Estacade à Cenon (banlieue de Bordeaux).
Focus sur la Syrie
L’autre point fort de ce focus est l’installation Creative Memory, qui expose pour la première fois une partie du matériel collecté depuis le début de la guerre en Syrie par la graphiste et journaliste Sana Yazigi : des œuvres d’artistes, professionnels ou non, qu’elle diffuse sur son site Internet (Creativememory.org) pour dire une autre Syrie, celle qui vit, rêve et pense encore, malgré tout.
On peut ainsi voir dans l’exposition des images de ces peintures murales qui sont apparues dans les villes, trouant les ruines de leurs couleurs et de leur poésie. Mais aussi des caricatures, des dessins satiriques, des photos… Et une belle installation documentaire multimédia de la scénographe syro-palestinienne Bissane Al-Charif, Mémoire(s) de femmes, qui raconte le parcours de quatre femmes exilées depuis le début de la révolution, à travers le souvenir qu’elles ont de leurs maisons perdues.
Il vous reste 56.72% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.