La rencontreIrène Jacob: Trois couleurs et bien plus encore
Entre films d'auteur et séries US, la comédienne navigue avec une aisance insolente entre les arts et les styles. Rencontre à Vidy où elle tient l'affiche de «Retour à Reims».
Les années ne semblent avoir aucune emprise sur Irène Jacob. De «La double vie de Véronique», de Krzysztof Kieslowski, à «Retour à Reims», de Didier Eribon, qu'elle interprète à Vidy sous la direction de Thomas Ostermeier, la comédienne franco-suisse de 52 ans rayonne de naturel. Une élégance solaire, un regard pétillant, une voix douce et rieuse. À la fois spontanée et réfléchie, elle prend son temps avant de répondre à une question. Puis laisse le verbe s'écouler dans un flot tranquille. Elle prend place sur un des fauteuils noirs du foyer du théâtre au bord de l'eau, tient du bout des doigts sa tasse de thé. Entre deux gorgées, elle retrace son enfance genevoise, raconte ses choix de vie et surtout son amour pour le septième art. Qui le lui rend bien: la Cinémathèque lui consacre actuellement une rétrospective.